Voyager, c’est découvrir de nouvelles cultures, paysages et saveurs. Mais parfois, ces découvertes peuvent être accompagnées d’un désagrément bien connu des globe-trotteurs: la tourista, aussi appelée diarrhée du voyageur. Fréquente, souvent sans gravité mais très inconfortable, elle peut gâcher une partie de votre séjour si vous n’y prêtez pas attention.
Dans cet article, nous vous expliquons ce qu’est la tourista, ses causes, ses symptômes, comment l’éviter et que faire si elle survient malgré tout.
Qu’est-ce que la tourista?
Le terme « tourista » désigne une diarrhée aiguë d’origine infectieuse, fréquente chez les voyageurs se rendant dans des zones où les conditions sanitaires sont différentes, voire insuffisantes, par rapport à celles de leur pays d’origine. On la connaît également sous le nom de diarrhée du voyageur.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas d’une maladie spécifique, mais d’un syndrome digestif transitoire provoqué par l’ingestion de micro-organismes pathogènes: bactéries, virus ou parasites. Ces agents infectieux perturbent la flore intestinale, ce qui entraîne une accélération du transit et une mauvaise absorption des liquides.
👉 La tourista est particulièrement fréquente chez les voyageurs non acclimatés à la flore bactérienne locale et aux pratiques alimentaires différentes. Les zones les plus à risque incluent l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine et le Moyen-Orient, où l’accès à une eau potable de qualité et à une hygiène alimentaire stricte peut être limité.
Bien que souvent bénigne, elle peut devenir gênante, fatigante et impacter le déroulement d’un séjour si elle n’est pas bien gérée. Heureusement, des mesures simples permettent de réduire considérablement les risques.
Les causes de la tourista
La tourista est généralement causée par l’ingestion de micro-organismes pathogènes présents dans des aliments ou de l’eau contaminés. Le risque est particulièrement élevé dans les régions où les normes d’hygiène alimentaire et sanitaire diffèrent des standards occidentaux. En effet, notre système digestif n’est pas toujours préparé à affronter une flore microbienne étrangère.
Parmi les agents pathogènes les plus fréquemment responsables, on distingue:
➡️ Les bactéries, telles que Escherichia coli (E. coli), qui est à l’origine de la majorité des cas, mais aussi Salmonella, Shigella ou Campylobacter.
➡️ Les virus, notamment le norovirus et le rotavirus, qui se propagent facilement dans les lieux très fréquentés comme les hôtels, les croisières ou les zones touristiques.
➡️ Les parasites, comme Giardia lamblia ou Entamoeba histolytica, souvent présents dans l’eau non potable ou les aliments mal lavés.
Les sources de contamination sont nombreuses et incluent notamment:
➡️ L’eau du robinet ou de source non traitée.
➡️ Les glaçons fabriqués avec une eau douteuse.
➡️ Les fruits et légumes crus ou mal lavés.
➡️ Les viandes et poissons insuffisamment cuits.
➡️ Les produits laitiers non pasteurisés.
➡️ Les aliments vendus à la sauvette ou dans des stands de rue sans garantie d’hygiène.
Il est important de noter que la contamination peut aussi se faire par contact indirect, par exemple en touchant des surfaces sales ou en portant ses mains à sa bouche après avoir manipulé de l’argent, des menus ou des objets souillés sans s’être lavé les mains. La chaleur et l’humidité, fréquentes dans les zones tropicales, favorisent également la prolifération de ces micro-organismes.
Les symptômes de la tourista
La tourista se manifeste généralement dans les premiers jours qui suivent l’arrivée à destination, souvent entre 6 heures et 3 jours après la consommation de l’aliment ou de l’eau contaminée. Elle est le plus souvent bénigne, mais ses symptômes peuvent fortement altérer votre confort et limiter vos activités de voyage.
Les symptômes typiques incluent:
➡️ Une diarrhée liquide et fréquente, allant de 3 à plus de 10 selles par jour dans les cas les plus sévères.
➡️ Des crampes abdominales douloureuses, parfois accompagnées de ballonnements et d’une gêne digestive persistante.
➡️ Des nausées, et dans certains cas, des vomissements qui peuvent accentuer la perte hydrique.
➡️ Une fièvre légère à modérée, généralement inférieure à 38,5°C, mais qui peut être plus élevée en cas d’infection bactérienne sévère.
➡️ Une fatigue générale, un sentiment d’épuisement lié à la perte de liquides, de minéraux et à l’affaiblissement de l’organisme.
➡️ Une sensation de malaise ou de faiblesse, surtout si l’hydratation n’est pas maintenue.
Dans les cas les plus graves ou prolongés, on peut également observer:
➡️ Une déshydratation sévère, se manifestant par une bouche sèche, une soif intense, une baisse de la production d’urine, une peau sèche, des étourdissements ou une sensation de vertige.
➡️ La présence de sang ou de mucus dans les selles, signe d’une infection plus sérieuse nécessitant une consultation médicale rapide.
Le principal danger reste la déshydratation, notamment chez les enfants, les personnes âgées et les voyageurs souffrant de problèmes de santé chroniques. Une prise en charge rapide est essentielle pour éviter toute complication.
Comment prévenir la tourista?
Heureusement, la tourista n’est pas une fatalité. Voici les bons gestes à adopter pour réduire le risque et partir l’esprit plus serein.
Respecter les règles d’hygiène
Lavez-vous les mains régulièrement avec de l’eau et du savon, surtout avant les repas, après être allé aux toilettes, ou après avoir manipulé de l’argent.
- Utilisez un gel hydroalcoolique lorsque l’eau n’est pas disponible.
- Évitez de porter vos mains à votre bouche ou à votre visage sans les avoir nettoyées.
Choisir prudemment ce que vous mangez et buvez
- Privilégiez les aliments cuits à cœur et servis bien chauds.
- Évitez les crudités, les fruits non pelés et les salades lavées à l’eau locale.
- Préférez les fruits que vous pelez vous-même.
- Buvez exclusivement de l’eau en bouteille scellée, et vérifiez toujours que le bouchon n’a pas été ouvert.
- Évitez les glaçons, les glaces artisanales, les jus frais pressés dans la rue et les boissons préparées avec de l’eau locale.
- Soyez vigilant avec les produits laitiers non pasteurisés ou les crèmes glacées maison.
- Évitez les plats proposés dans les stands de rue si vous avez le moindre doute sur l’hygiène.
Prévoir une trousse de voyage adaptée
- Emportez des sels de réhydratation orale pour prévenir la déshydratation en cas de diarrhée.
- Prévoyez des probiotiques ou un traitement préventif à commencer avant le voyage, sur avis médical.
- Munissez-vous d’un antiseptique digestif, de médicaments antidiarrhéiques et de paracétamol.
- Pensez à ajouter du gel hydroalcoolique, des lingettes désinfectantes et un thermomètre.
Vaccination et prévention médicale
- Prenez rendez-vous avec un médecin ou un centre de vaccination spécialisé dans les maladies du voyage.
- Selon la destination, des vaccins comme celui contre la typhoïde, l’hépatite A ou le choléra peuvent être recommandés.
- Votre médecin peut aussi vous prescrire un traitement antibiotique préventif à utiliser uniquement en cas de symptômes sévères ou persistants.
Ces précautions simples, associées à une vigilance quotidienne, vous aideront à limiter les risques de tourista et à profiter pleinement de votre séjour.
Que faire en cas de tourista?
Malgré toutes les précautions, il est possible que la tourista survienne. Rassurez-vous, la plupart des épisodes sont bénins et se résolvent en quelques jours avec une prise en charge adaptée. Voici les bons réflexes à adopter.
➡️ Rester bien hydraté
La priorité absolue est de compenser la perte d’eau et de sels minéraux pour éviter la déshydratation.
- Buvez de petites quantités d’eau régulièrement, de préférence de l’eau en bouteille scellée ou des solutions de réhydratation orale (SRO) disponibles en pharmacie.
- Vous pouvez également consommer des bouillons salés ou des infusions sans caféine.
- Évitez le thé, le café, l’alcool, les jus de fruits acides et les sodas, qui peuvent irriter les intestins ou augmenter la déshydratation.
➡️ Adapter votre alimentation
Reprenez une alimentation légère et facile à digérer dès que possible.
- Privilégiez le riz blanc, les carottes cuites, les bananes bien mûres, les compotes de pommes sans sucre ajouté et le pain grillé.
- Évitez les aliments trop gras, épicés, acides, les produits laitiers et les crudités jusqu’à amélioration complète.
➡️ Utiliser un traitement si nécessaire
Les médicaments antidiarrhéiques comme le lopéramide peuvent réduire les symptômes à court terme, notamment lors de déplacements. Cependant, ils doivent être utilisés avec précaution, car ils ralentissent l’élimination des bactéries.
- Les antiseptiques digestifs peuvent aider à limiter la prolifération bactérienne.
- Un traitement antibiotique peut être envisagé sur prescription médicale, notamment en cas de diarrhée sévère accompagnée de fièvre ou de sang dans les selles.
➡️ Surveiller les signes d’alerte et consulter un médecin si nécessaire
- La diarrhée persiste au-delà de 3 jours sans amélioration.
- Vous observez du sang ou du mucus dans les selles.
- La fièvre dépasse 38,5°C ou s’accompagne de frissons.
- Vous ressentez une grande fatigue, des étourdissements ou une sécheresse buccale persistante, signes de déshydratation.
- Vous voyagez avec une personne vulnérable (jeune enfant, personne âgée, femme enceinte, personne immunodéprimée).
Dans ces cas, n’attendez pas: consultez rapidement un médecin sur place ou via une téléconsultation si disponible.
La tourista, ou diarrhée du voyageur, est un trouble courant mais généralement bénin. En adoptant des mesures simples d’hygiène et en faisant attention à votre alimentation, vous réduisez considérablement les risques.
N’oubliez pas d’inclure dans vos préparatifs une trousse santé bien équipée et d’écouter votre corps en cas de symptômes. Cela vous permettra de profiter pleinement de votre voyage, sans que la tourista ne vienne gâcher votre aventure.




